Octobre : Changer d’habitudes alimentaires

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Pour ce mois d’octobre, je ne vise pas une mais plusieurs nouvelles habitudes, toutes dans le domaine de l’alimentation : celles concernent à la fois le type de nourriture que l’organisation des repas. Voici quelques habitudes alimentaires, que je vais commenter dans la suite :

  • manger moins – en quantité et en fréquence – et plus lentement ;
  • favoriser les aliments bio ;
  • passage à un régime semi-végétarien (au moins deux jours par semaine) ;
  • un jour de jeûne par semaine.

Rythmes et quantités

J’ai toujours eu l’habitude de manger vite, voire très vite, en ne prenant pas le temps de profiter du repas. Or cela n’est pas bon pour la santé car cela conduit à manger trop : en effet l’estomac envoie un signal de satiété au cerveau une vingtaine de minutes après le début du repas. Ainsi tant que cette durée ne s’est pas écoulée nous aurons toujours l’impression d’avoir faim, et nous engloutirons encore et encore – jusqu’à ce que l’assiette soit vide. Et c’est dans ces cas-là que l’on risque de se sentir lourd après le repas.

Du point de vue esthétique il n’est pas non plus bon de manger trop car l’estomac va se relâcher pour faire de la place à la nourriture. Enfin on y perd aussi beaucoup sur le plan gustatif car on ne savoure plus réellement les repas. Dans ses livres, Thich Nhat Hanh conseille d’ailleurs d’être conscient en mangeant afin de profiter du repas : dès lors qu’on y prête de l’attention, tout aliment peut se révéler très goûteux (du moins ceux qui sont sains – cf plus bas).

Manger plus lentement permet ainsi de manger moins, car l’on peut être plus attentif à notre corps, qui a de son côté plus de temps pour s’habituer à l’apport de nourriture.

Dans son cours d’histoire de l’humanité, Y. Harari explique que cette tendance à vouloir manger beaucoup et vite s’expliquer par l’histoire de l’homme primitif : la nourriture, surtout sucrée (fruits, etc.) était relativement rare et dès que quelqu’un en trouvait il valait mieux qu’il se précipite pour en manger autant que possible ; en effet il ne pouvait pas se permettre d’attendre et de revenir le lendemain car une autre espèce (ou une autre bande) pouvait passer par là et tout manger. Comme ce passé-là n’est pas si lointain (à l’échelle de l’évolution) notre organisme n’a pas encore eu le temps d’évoluer pour prendre en compte le fait qu’il ne vit plus dans la savane (d’autant plus que récemment encore une majorité de personnes avait un faible accès à la nourriture).

On peut retrouver certaines de ces idées à la fin de l’ouvrage de L. Babauta [1].

Aliments bio

J’ai décidé de remplacer la majorité de mes aliments par des produits bio (et si possible locaux). En premier lieu je souhaitais réduire mon impact sur l’environnement, en évitant les nombreux trajets inutiles que de nombreuses entreprises font faire à leurs marchandises. De plus j’ai ainsi une (meilleure) assurance que ceux qui ont produit ces denrées ont été traités convenablement.

Finalement l’argument du prix ne tient plus vraiment : les magasins bio commencent à se répandre, et ils proposent souvent des gammes aux prix accessibles. Il faut aussi savoir ce que l’on veut : des aliments peu chers mais sans goûts et produits dans de mauvaises conditions, ou bien payer un peu plus quelque chose qui sera meilleur, tout en ayant une meilleure conscience (refuser de payer un peu plus cher pour du bio est ridicule quand on est prêt à payer plus cher pour avoir le meilleur smartphone ; et là les prix sont hors comparaison) [2].

Végétarisme

Je ne détaillerai pas en détails les arguments qui me poussent à me tourner vers le végétarisme, car j’ai un billet en préparation sur ce sujet, suite à la lecture du livre de J. S. Foer [2]. Comme je le détaillerai là-dedans, la consommation de viande (et de produits animaux) ont un impact extrêmement négatif sur les plans écologique, éthique et sanitaire. Notons aussi que le bouddhisme préconise de ne pas manger de viande.

Cela fait plusieurs mois que j’ai presque totalement arrêté de manger de la viande chez moi, même si je continue d’en manger sur mon lieu d’étude/travail. À partir de maintenant j’ai décidé de franchir l’étape supérieure en me forçant à adopter un régime totalement végétarien deux jours par semaine, même quand je suis à l’extérieur. L’idée est de fixer des jours précis pour ne pas transformer cette « contrainte », censée refléter un choix de vie, en quelque chose que je peux modifier à l’envie pour m’arranger.

Comme je l’ai dit plus haut, passer aux produits bio permet de supprimer ces divers effets négatifs. Mais cela uniquement à l’échelle de l’individu : certes de nombreux petits changements mis bout à bout peuvent, à terme, permettre de changer la société, mais la situation est grave et il faut un changement plus rapide. Et en cela le fait d’être végétarien permet d’engendrer des débats et des discussions sur le thème – bien plus que de manger bio. Et ainsi tant que l’élevage industriel prédominera, il sera important d’encourager les gens à ne pas manger de viandes pour « compenser » et pour entretenir la réflexion. En comparant ce que je viens de dire et mes décisions, certains parleront de lâcheté et de demi-mesure, mais je préfère prendre des décisions graduellement, en m’assurant que je peux m’y tenir.

Le jeûne

Le jeûne consiste à cesser de se nourrir, d’une manière plus ou moins stricte : on pourra choisir de ne consommer que des fruits, que du liquide, voire rien en dehors de l’eau. La durée peut varier du jour à trois semaines (au-delà il présente un risque pour la santé). Dans mon cas j’ai décidé de faire un jour de jeûne par semaine (encore une fois à date fixée).

Plusieurs études ont mis en évidence les aspects bénéfiques du jeûne, que ce soit pour la santé en générale ou sur des points particuliers (meilleur soin des cancers…). Cela peut s’expliquer encore une fois du point de vue de l’évolution naturelle : pendant longtemps les hommes jeûnaient régulièrement car il n’était pas toujours facile de trouver de la nourriture, et le corps s’est adapté pour répondre à ce besoin.

Finalement je trouve que c’est un exercice intéressant pour entraîner la volonté.

Références

  1. L’art d’aller à l’essentiel, L. Babauta Leduc.s, 2012.
  2. Faut-il manger les animaux ?, J. S. Foer, Points, 2012.

http://www.amazon.fr/Faut–manger-animaux-Jonathan-Safran/dp/275782693X/