Histoire de l’humanité, par Coursera et l’UNESCO

L’histoire de l’humanité est un sujet passionnant, tant pour comprendre la structure des sociétés humaines que pour se sentir appartenir à un processus qui nous sublime. Plus jeune je n’avais guère d’intérêt pour l’histoire telle qu’elle était enseignée en cours : les concepts généraux me plaisaient (j’affectionnais particulièrement la période hellénique et le Moyen-Âge) mais je n’aimais pas apprendre une liste de dates par cœur, ou encore rédiger une dissertation très académique. Cependant depuis quelques mois je voulais améliorer mes connaissances historiques, et ce souhait s’est vu accompli grâce à deux événements : on m’a offert l’ancienne édition de l’Histoire de l’humanité de l’UNESCO, et Coursera vient de proposer un cours sur le sujet.

Coursera : Une brève histoire de l’humanité

Ce cours proposé sur Coursera et donné par le professeur Yuval Noah Harari (Université hébraïque de Jérusalem) s’étend sur 17 semaines et a pour objectif de donner une vision panoramique de toute l’histoire de l’humanité depuis l’apparition de l’homme moderne jusqu’à notre époque.

Il est clair que, à raison de quatre heures par semaine, il ne sera pas possible d’entrer dans les nombreux détails et d’être entièrement fidèle (d’autant plus que l’interprétation de l’histoire est hautement subjective, comme le rappelle Harari). Ainsi plutôt que de s’intéresser à une période précise il veut faire comprendre quels sont les grands principes qui dirigent les sociétés humaines et leurs évolutions (on parle d’analyse macro-historique) : par exemple parmi les concepts qu’ils souhaitent aborder se trouvent la religion, la monnaie, les empires, la science…

La position de Harari sur la place de l’histoire parmi les autres sciences est intéressante ; en résumé :

  • en premier lieu on la création et l’évolution de l’univers, qui est expliquée par la physique ;
  • vient ensuite la formation des atomes puis des molécules, et la chimie permet d’expliquer ces systèmes plus complexes que les précédents ;
  •  de la complexification des processus chimiques naissent des organismes, que la biologie permet de décrire (tant sur le plan de l’évolution que de « l’anatomie ») ;
  • enfin l’évolution de ces organismes conduit à l’apparition de formes sociales, et l’on tombe alors dans le domaine de l’histoire.

Chacune de ces sciences est ainsi le résultat d’une complexification de celle qui la précède. Autant j’avais l’habitude de raisonner sur les liens entre les trois premières, autant je n’avais jamais vraiment songé à voir l’histoire (ou tout autre science sociale) comme un phénomène émergent de la biologie.

Finalement Harari résume l’histoire de l’humanité en trois points qui ont bouleversé les sociétés humaines :

  •  la révolution cognitive (70 000 av. J.-C.) : l’espèce humaine voit son cerveau évoluer et des opportunités totalement nouvelles s’offrent à elle ;
  • la révolution de l’agriculture (12 000 av. J.-C.) : l’homme se sédentarise et apprend à domestiquer les animaux et à cultiver les plantes ;
  •  la révolution scientifique (1500) : l’homme commence à comprendre les lois de la nature et la soumet de plus en plus à sa volonté.

UNESCO : Histoire de l’humanité

Il s’agit d’une œuvre magistrale composée de sept volumes (dont les deux derniers sont en deux tomes) dont le nom complet est Histoire du développement culturel et scientifique de l’humanité (quelques livres peuvent être téléchargés sur le site de l’UNESCO). La première édition, parue dans les années 70, a depuis été remplacée par une toute nouvelle édition afin de palier à certains défauts (par exemple une vision de l’Afrique encore teintée de colonialisme).

J’ai lu une partie du premier livre, qui introduit d’abord quelques éléments de paléoclimatologie afin de situer le contexte climatique. Les chapitres suivent tracent l’évolution des premiers hominidés (australopithèques) jusqu’à l’homme ; j’imagine que certains détails ne sont plus tout à fait exact du fait de l’ancienneté du livre, mais cela donne malgré tout un bon aperçu. S’ensuit une description des techniques, des arts, des religions et des sociétés des hommes préhistoriques.

Quand j’aurai fini cette série je m’achèterai sûrement la nouvelle édition car l’organisation semble assez différente (par exemple j’ai l’impression que le premier livre ne contient pas de paléoclimatologie).

Un regard sur le passé

Dès que je regarde en arrière vers notre histoire et notre évolution, j’éprouve un curieux sentiment d’humilité mêlé de nostalgie, en pensant à ces hommes qui ont survécu et qui n’ont presque rien laissé, à toutes ces œuvres et ces histoires qui se sont perdues à jamais.