Je songe de plus en plus à laisser tomber Gnome (une des interfaces graphiques les plus populaires pour Linux), qui – depuis la version 3 (avril 2011) – démultiplie les faux pas en retirant une à une des options pourtant très utiles, sous prétexte de rendre le système plus universel (entre autre accessible aux tablettes). La volonté de repenser entièrement l’utilisation des environnements de bureau, et même si je grinçais des dents concernant certaines modifications, j’ai fini par m’y habituer. Mais en voyant qu’au lieu de s’améliorer avec les versions, le projet empire, je ne peux que me poser des questions – d’autant plus qu’au début je pensais qu’il fallait attendre pour laisser le temps aux développeurs de finaliser le système. Voici mes principaux reproches :
- L’interface graphique est extrêmement instable, Gnome crashe régulièrement, particulièrement quand je change de fenêtre (et ça empire à chaque mise à jour, même sur un système propre).
- Le logiciel tracker (logiciel d’indexation des fichiers et dossiers) crashe systématiquement après quelques minutes.
- Le minimum du volume est encore beaucoup trop fort, de plus la configuration n’est pas assez sensible. Sans parler du fait qu’une interface est censée permettre de gérer le volume pour les différents logiciels ouverts, mais je ne comprends jamais comment ça marche (par exemple si j’augmente le son dans VLC, ça augmente le volume principal, mais si j’augmente le volume principal, ça n’augmente pas dans VLC, sauf parfois ça s’inverse…).
- Le gestionnaire de fichiers Nautilus s’est vu privé de différentes fonctions très utiles : l’arborescence (que ce soit dans le panneau de gauche ou dans la fenêtre principale), la séparation de la fenêtre en deux (que j’utilise rarement, mais quand même), le raccourci pour supprimer un fichier est devenu ctrl + suppr (soit-disant pour être plus cohérent dans les raccourcis). D’ailleurs suite à cela Ubuntu a refusé d’intégrer la version 3.6 de Nautilus quand elle est sortie.
- Thunderbird est toujours extrêmement difficile à intégrer de manière complète.
- Quand on connecte un compte en ligne Google, seul le calendrier principal est récupéré et afficher dans l’applet de calendrier…
- Les développeurs ont choisi de « simplifier » les noms des logiciels en nommant chacun par sa fonction : Nautilus devient Fichiers, Totem Vidéos, etc. Très pratique quand on veut chercher de l’aide sur internet.
- Il manque toujours un grand nombre d’options de configuration, et le système n’est pas très flexible. En outre les extensions sont encore très pénibles à configurer, par exemple le plus simple est de passer par le site officiel pour les (dés)activer, il est nécessaire de lancer le programme de configuration en ligne de commande car il n’apparaît nulle part ailleurs.
Pour l’instant seule l’habitude me retient encore de changer totalement de système graphique : il y a plusieurs logiciels que j’utilise depuis des années et je n’ai pas envie d’en trouver de nouveaux et de convertir toutes mes données. Mais peut-être que le futur m’y obligera ? Une autre solution est bien d’utiliser des forks (j’utilise par exemple Nemo à la place de Nautilus, mais il lui manque certaines extensions utiles, comme l’intégration de Seahorse ou du gestionnaire d’archives), puisque je ne suis pas le seul à être frustré par tous ces changements, mais ce ne peut être qu’une fuite en avant, qui ne fait que retarder le choix. De plus les forks à répétition ne peuvent que nuire à l’unité de la communauté ; voici à ce sujet un article très intéressant, intitulé Le fork tue Gnome 3.
Enfin, pour finir sur une note joyeuse et pleine d’espoir, voici un message humoristique paru sur Distrowatch : Special report: Gnome 4 – the future of portability.